lundi 16 janvier 2012

Price, l'offre et la demande!

Depuis que Jaroslav Halak est venu blanchir le CH la semaine dernière (avec bien sûr la complicité de ses coéquipiers des Blues de St.Louis), j’ai vu et entendu toutes sortes de commentaires sur le choix du Canadien d’y aller avec Price plutôt qu’avec le héros des séries il y a deux ans. Je n’ai pas du tout envie de m’attarder sur les aspects techniques des deux gardiens. Ils sont deux athlètes de qualité qui effectuent du bon boulot pour leur équipe respective. J’aimerais par contre m’arrêter sur l’aspect économique du marché des gardiens avec évidemment Carey Price en tête, lui dont le contrat se terminera au terme de la saison actuelle. Combien le Canadien devrait-il donner à Carey Price? Le gardien du Canadien fait de l’excellent boulot avec le Tricolore. Mais est-il à ce point supérieur aux autres gardiens qu’il faille lui donner 6 ou 7 millions annuellement? Permettez-moi d’en douter. D’abord, faites le tour de la Ligue nationale et vous constaterez qu’il y au moins une dizaine de gardiens qui sont de la même qualité que Carey Price. La saison dernière, Price a connu une saison du tonnerre et n’a même pas été retenu parmi les finalistes du trophée Vézina. Non pas parce qu’il n’est pas de ce calibre (à mon humble avis, il fait partie de la crême), mais parce que justement, les gardiens de son calibre sont de plus en plus nombreux à travers la Ligue nationale. Les gardiens qui arrivent des rangs juniors, des universités américaines ou de l’Europe ont tous été accompagnés par des entraîneurs spécialisés lors de leur cheminement. Toutes les équipes de la Ligue junior majeure du Québec ont un entraîneur des gardiens, ce qui n’était pas le cas auparavant. Le circuit Courteau a été une des premières ligues à s’attarder à ses gardiens de la sorte. C’est pourquoi ils ont été si populaires il y a une dizaines d’années. S'ils le sont moins maintenent, c'est pas en raison d'une baisse de qualité mais bien parce qu'ils ne sont plus seuls: l’Ontario et l’Ouest ont suivi de sorte que eux aussi forment de bons gardiens. Compte tenu de l’abondance de talent devant le filet, est-il justifié de payer un gardien le gros prix? Sur le plan strictement économique, la réponse est non, peu importe son identité et peu importe qu’il soit le meilleur ou non. La différence entre le meilleur gardien de la Ligue et le 30e n’est pas assez grande pour justifier un salaire d’un défenseur comme Shea Weber, par exemple. Les Red Wings de Detroit l’ont très bien compris. Dans le hockey d’aujourd’hui, ce sont les équipes qui font le gardien et non le contraire. J’ai entendu l’argument du Lightning de Tampa Bay cette saison. Je répondrai par une question : avez-vous vu qui sont les défenseurs du Lightning? Quant à Patrick Roy, il a joué à une époque où justement, la différence entre lui et les autres pouvaient justifier qu’il soit payé comme une superstar. Bref, le Canadien serait très mal avisé de payer Carey Price le prix d’un Shea Weber. Un Martin Biron par exemple (et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres!) serait un meilleur investissement qualité-prix et l’argent économisé pourrait servir à aller chercher justement, un joueur de qualité qui rendrait l’équipe (et son gardien) meilleure.

Le CH: on respire par le nez

Un peu de recul ne fait jamais de mal lorsqu’on veut évaluer une situation. Compte tenu du marché dans lequel évolue le Canadien, ce n’est pas une tâche facile pour qui que ce soit, les journalistes, les partisans, la direction, etc. La première chose qu’il faut par contre comprendre quand vient le temps d’analyser une équipe sportive, c’est qu’il n’y a aucune certitude et que le hasard et la chance font partie du jeu. Sinon, la meilleure équipe serait assurée de gagner tous ses matchs. Cette incertitude nourrit d’ailleurs les espoirs des partisans, peu importe leur allégeance. Ceci étant établi, je veux m’attarder sur le rendement du Canadien depuis le début de la saison. Je l’ai déjà écrit sur ce blogue dans le passé et je vais le répéter : la meilleure façon d’évaluer la force d’une équipe, c’est de regarder sa fiche lors de matchs où les écarts sont grands (dans ce cas-ci, trois buts et plus). Je n’ai rien inventé puisque Bill James l’avait déjà démontré dans ses études statistiques sur le baseball, études que j’ai d’ailleurs adapté et qui se sont également avérées pour la Ligue nationale. Par le fait même, James avait aussi prouvé que les matchs qui se terminaient par la marge d’un point pouvaient être trompeurs puisque le facteur chance devient alors un facteur plus important sur le résultat. Là aussi, j’ai pu constater la même chose au hockey (je vous invite à voir un autre texte du blogue pour les détails des études effectuées). Depuis le début de la saison, si on regarde le Canadien à cet effet, l’équipe se classe parmi les dix premières dans la Ligue nationale, sûrement au grand étonnement de plusieurs! Mais dans les matchs se terminant par une marge d’un but, le Tricolore est lamentable. Quand Geoff Molson mentionnait il y a quelques semaines que son équipe était dans le coup dans la grande majorité des matchs et qu’elle avait été malchanceuse, il avait raison sur toute la ligne. Et cela n’a rien à voir avec les blessures. Ce que je dis, c’est que de la façon dont le Canadien a joué depuis le début de la saison, il devrait être plus haut au classement. L’an dernier, le Canadien avait profité de Dame Chance. Cette année jusqu’ici, c’est le contraire. Actuellement, de façon logique, le Canadien devrait devancer Buffalo et Winnipeg et être tout près d’Ottawa. New Jersey aura probablement de la difficulté à soutenir ce rythme. Je dis probablement car c’est de cela dont il s’agit, de probabilités! Si j’étais parieur, c’est dans ce sens que j’irais, mais comme mentionné au début de ce texte, la beauté du sport réside dans l’incertitude entourant le dénouement final d’un match!

mercredi 5 octobre 2011

Prédictions 2011-2012

PREDICTIONS 2011-2012 C’est finalement demain que s’amorcera la saison 2011-2012 dans la Ligue nationale de hockey. C’est le temps d’évaluer les forces en présence pour tenter de prévoir où se classera notre équipe favorite à la fin de la campagne. Bien souvent, ces pronostics sont alimentées par notre passion envers une équipe en particulier, ce qui est par ailleurs pas du tout contre-indiqué!!! Je vais me garder une petite gêne quant à mes prédictions subjectives… pour l’instant. Je vais tout de même partager avec vous mon analyse annuelle des équipes qui ont le plus de chances de s’améliorer cette année et les formations qui pourraient prendre une jolie débarque. Un petit mot d’abord sur ma méthode. Il y a plusieurs années, un dénommé Bill James, celui qui a popularisé l’étude statistiques au baseball, avait établi que contrairement à la croyance populaire, les matchs serrés n’étaient pas une question de caractère et de ténacité mais aussi et surtout… de chance. Il avait notamment indiqué que les meilleures équipes avaient plutôt tendance à gagner leurs matchs de façon décisive. Je vous entends tous : « C’est au baseball que ça fonctionne, pas au hockey! » J’ai eu initialement la même réaction. J’ai donc fait moi-même une étude de corrélation et surprise, les conclusions de Bill James s’appliquent aussi au hockey. D’ailleurs, je vous invite à jeter un coup d’œil aux deux listes suivantes, une avec les équipes ayant le meilleur dossier quand le match se termine par la marge d’un but, et l’autre avec des marges finales de trois buts et plus. Marge de trois buts et plus Marge d’un but V D V D VAN 20 6 0,769 ANA 29 15 0,659 BOS 20 7 0,741 N.J 21 13 0,618 CHI 17 7 0,708 PIT 24 16 0,600 NYR 16 8 0,667 L.A 22 15 0,595 PHI 20 10 0,667 MTL 19 13 0,594 NSH 19 10 0,655 DAL 23 17 0,575 WSH 14 8 0,636 WSH 26 20 0,565 PIT 18 11 0,621 T.B 23 18 0,561 S.J 16 10 0,615 DET 21 17 0,553 CGY 14 10 0,583 ATL 22 18 0,550 Pas besoin d’être un mathématicien pour constater que l’ordre des équipes à gauche ressemble pas mal plus au classement normal des équipes que celui de droite! Et c’est tout à fait normal qu’il en soit ainsi. Lors des matchs serrés, l’issue peut être décidé par des facteurs qu’on ne contrôle pas, par exemple un bâton brisé au mauvais moment, un mauvais rebond, une blessure, un bris d’équipement, une mauvaise décision d’un arbitre, etc. Guy Carbonneau disait d’ailleurs lors des fusillades qu’on pourrait pratiquement jouer à pile ou face pour déterminer un gagnant. Compte tenu de ces constats, peut-on prétendre que les équipes qui ont une bonne fiche avec la marge d’un but ont été chanceuses? Pas si vite! Tout dépend si ce dossier correspond ou non avec la fiche de l’équipe… avec une marge de trois buts et plus. C’est lorsqu’il y a une grande différence entre les deux qu’on peut établir si une équipe a été chanceuse ou non. Voici un exemple tiré de la saison 2009-2010. Les Sénateurs d’Ottawa ont terminé cette saison avec un dossier remarquable de 20-11 dans les rencontres se terminant avec la marge d’un but. Mais leur dossier dans les rencontres se terminant avec de grands écarts était épouvantable : 10-22! C’était clair que les Sénateurs avaient été extrêmement chanceux et qu’il était improbable qu’ils puissent être aussi favorisés par le hasard. Il leur fallait donc impérativement hausser leur jeu de façon sensible seulement pour demeurer au même point au classement. Dans l’autre spectre, les Rangers de New York et les Bruins de Boston avaient au contraire été malchanceux. Maintenant pour la saison 2010-2011, quelles ont été les équipes chanceuses et malchanceuses? Regardons les équipes chanceuses d’abord. Écart d’un but Écarts de trois buts et plus Différence ANA 29 15 0,659 11 16 0,407 -0,252 N.J 21 13 0,618 10 17 0,370 -0,247 ATL 22 18 0,550 8 16 0,333 -0,217 COL 20 21 0,488 7 16 0,304 -0,183 TOR 20 17 0,541 10 18 0,357 -0,183 MIN 16 14 0,533 11 20 0,355 -0,178 MTL 19 13 0,594 13 17 0,433 -0,160 CBJ 19 23 0,452 8 19 0,296 -0,156 DAL 23 17 0,575 13 15 0,464 -0,111 OTT 13 20 0,394 8 20 0,286 -0,108 Évidemment, un calendrier de 82 matchs a tendance à amenuiser le facteur chance ou hasard au cours d’une saison. Il n’en demeure pas moins que certaines équipes sont favorisées par la chance et Anaheim en a amplement profité. Est-ce que ça signifie que les Ducks sont condamnés à ne pas faire les séries? Non, car si c’était une certitude, on n’aurait plus besoin de disputer des matchs pour déterminer les champions! Par contre, les probabilités qu’ils soient aussi chanceux cette saison sont très minces. Les Ducks devront absolument élever leur niveau, sinon ils rateront les séries. Une seule autre équipe qui a fait les séries l’an dernier compte parmi les chanceuses : oui, oui, le Canadien. Les hommes de Jacques Martin devront eux aussi hausser leur jeu d’un cran, à défaut de quoi la séquence de saisons consécutives à se qualifier les séries sera stoppée à quatre. Pour la forme voici les équipes malchanceuses ou encore celles dont le dossier peut encore s’améliorer. Écart d’un but Écart de trois buts et plus Différence CHI 16 22 0,421 17 7 0,708 0,287 BOS 16 18 0,471 20 7 0,741 0,270 VAN 19 16 0,543 20 6 0,769 0,226 NSH 18 21 0,462 19 10 0,655 0,194 PHI 20 21 0,488 20 10 0,667 0,179 STL 14 24 0,368 13 11 0,542 0,173 NYI 12 28 0,300 13 15 0,464 0,164 NYR 21 18 0,538 16 8 0,667 0,128 CGY 19 21 0,475 14 10 0,583 0,108 EDM 9 22 0,290 12 19 0,387 0,097 Il ne s’agit pas de certitudes ici mais de probabilités car évidemment, c’est sur la glace que tout va se décider à compter de demain. J’espère que cet outil vous aidera dans vos prédictions!!

mercredi 13 avril 2011

Comparaison des forces en présence!!

À la veille du début des séries, il est de bon aloi d’y aller de prédictions. Il peut être utile avant de s’avancer dans une telle aventure d’évaluer les forces en présence. On peut procéder de façon analytique pour évaluer une équipe. Une étude statistique peut aussi contribuer grandement à cette analyse.
Depuis quelques années, j’ai constaté que la fiche d’une équipe lors des matchs qui se terminent par des marges de trois buts et plus est extrêmement révélateur quant à la force d’une formation. Les statistiques de corrélation sont d’ailleurs révélatrices égard.
Les matchs serrés sont plus susceptibles d’être déterminés par des facteurs incontrôlables, ce qui n’est pas le cas lors des matchs à grands écarts.
Ceci étant établi, je me suis arrêté d’abord sur le cas du Canadien et des Bruins. Parmi toutes les équipes en séries, le Canadien est dernier dans l’Est dans les matchs se terminant par trois buts ou plus (13-17) tandis que les Bruins (20-7) sont premiers dans l’Est. Seuls les Ducks d’Anaheim sont pires que le Canadien alors que les Bruins ne sont devancés que par Vancouver. En fait, l’écart entre les Bruins et le Canadien est le plus grand parmi toutes les confrontations de la première ronde des séries! De prétendre que le Canadien est dans le trouble il n’y a qu’un pas… que je vais franchir!
Vancouver a terminé premier au classement dans le circuit, une position confirmée par la meilleure fiche dans les matchs à grands écarts. Par contre, les Canucks affronteront les Blackhawks de Chicago. Ces derniers ont non seulement remporté la Coupe Stanley l’an dernier, ils ont aussi éliminé les Canucks au cours des deux dernières campagnes. Certains diront que les Blackhawks se sont qualifiés par défaut. Sauf que leur fiche globale est fort trompeuse. Dans les matchs à grands écarts, Chicago a obtenu le troisième meilleur dossier de toute la Ligue nationale, derrière Vancouver et Boston. De ce fait, la série Vancouver-Chicago est de loin la plus relevée en première ronde.
Autre série relevée : Washington-Rangers. Les Capitals ont devancé les Rangers au classement. Sauf que les New-Yorkais ont eu un meilleur dossier que les Caps dans les matchs se terminant avec des marges de trois buts et plus. Le danger guette les Capitals ici!
Quelles sont les séries les plus inégales? Montréal-Boston, suivi de Nashville-Anaheim, en faveur des Prédateurs. La série les plus serrée? Detroit-Phoenix, qui est aussi le moins relevée des séries de première ronde, les Wings ayant été incapables de jouer pour ,500 dans les matchs significatifs.
Voici un tableau de chacune des séries avec leurs dossiers dans les matchs à grands écarts.

MTL 13 17 0,433
BOS 20 7 0,741

PHI 20 10 0,667
BUF 10 10 0,500

WSH 14 8 0,636
NYR 16 8 0,667

T.B 12 14 0,462
PIT 18 11 0,621

CHI 17 7 0,708
VAN 20 6 0,769

NSH 19 10 0,655
ANA 11 16 0,407

S.J 16 10 0,615
L.A 12 9 0,571

DET 12 13 0,480
PHX 12 12 0,500

lundi 7 février 2011

Salut Woodie Fryman!

J’ai été peiné et surpris d’apprendre le décès de Woodie Fryman vendredi à l’âge de 70 ans. J’avais eu l’occasion de m’entretenir avec lui il y a quelques années à peine dans le cadre de me recherche sur mon livre traitant des Expos de 1977 à 1984, « L’époque glorieuse des Expos ».
Woodie Fryman était mon lanceur favori au milieu des années 1970. Je me souviens des interminables discussions que j’avais avec mon cousin qui lui, défendais les qualités de Steve Rogers. L’avenir devait lui donner raison mais à l’époque, soit en 1975 et 1976, Fryman avait la cote des amateurs. Il a presque toujours bénéficié de l’appui des amateurs en raison de son professionnalisme et de son tempérament très terre à terre. David Palmer m’a d’ailleurs indiqué que c’est Fryman qui lui a appris comment se comporter en véritable athlète professionnel. « Tu peux t’amuser, mais auparavant, assure-toi d’avoir fait ton travail de préparation convenablement », lui rappelait Fryman. D’ailleurs, Palmer, Fryman et Ray Burris étaient tout simplement inséparables lorsqu’ils se sont retrouvés avec les Expos.
À son arrivée à Montréal en 1975, Fryman s’est rapidement fait des amis, réalisant trois blanchissages de suite dans les premières semaines de la saison, dont deux contre les redoutables Pirates de Pittsburgh. En 1976, il a récolté 13 victoires avec une équipe qui devait en perdre plus de 100 dans ce qui a probablement été l’édition le plus pathétique de l’histoire des Expos. Son transfert à Cincinnati n’a toutefois pas eu l’effet attendu. Il se rapprochait certes de son domicile du Kentucky (seule une rivière sépare Cincinnati de l’état du Kentucky). Mais Fryman n’était pas à l’aise avec l’atmosphère qui prévalait chez les Reds. Après avoir été muté dans l’enclos des releveurs, il avait exigé une transaction, menaçant de retourner chez lui si son vœu n’était pas exaucé. Sparky Anderson, le gérant des Reds, lui avait alors dit qu’il ne tournerait pas le dos à un aussi bon salaire. Fryman lui a alors rétorqué : « Je n’ai jamais eu beaucoup d’argent et je n’en ai pas besoin davantage. » Donnant suite à ses menaces, Fryman était retourné chez lui. Les Reds l’avaient pas la suite échangé aux Cubs, avec lesquels il n’aura passé que quelques mois avant son retour avec les Expos en 1978. En 1980, Fryman s’est élevé au rang de releveur numéro de l’équipe, connaissant une séquence exceptionnelle en mai et juin, n’accordant aucun point et seulement sept coups sûrs en 23 manches, réparties en 13 présences, incluant trois présences de plus de trois manches! Aujourd’hui, les releveurs numéro un lancent rarement plus d’une manche. Je me souviendrai toute ma vie de ce fameux samedi après-midi à Philadelphie, quand Woodie Fryman a surpris Lonnie Smith au coin extérieur pour clore un match crucial contre les Phillies lors de l'avant-dernier week-end de la saison 1980! La semaine suivante, il devait accorder un simple à Bob Boone au Stade olympique, qui créait l'égalité après deux retraits en neuvième. En entrevue, Fryman ne s'est jamais défilé, racontant que son tir était beaucoup trop invitant! Mike Schmidt devait éliminer les Expos quelques manches plus tard.
Que sa carrière ait pris fin en 1983 n’a rien de surprenant quand on tient compte du fait que la saison précédente, il a dû se réchauffer à outrance dans l’enclos, beaucoup plus qu’à la normale en raison du climat d’insécurité entourant le groupe de releveurs. Et comme il souffrait d’arthrite chronique, qu’il ait lancé jusqu’à l’âge de 43 ans tient du prodige.
Merci Woodie, d’avoir fait partie d’une partie de mon adolescence et aussi, d’une équipe qui nous a fait tous vibrer, nous, amateurs de baseball des années 1970 et 1980!

jeudi 2 décembre 2010

FINANCEMENT DU COLISÉE

Faut-il ou non financer un nouvel amphithéâtre qui favoriserait le retour d’une équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec? Ce débat est loin d’être terminé. Ne le sera-t-il d’ailleurs jamais, compte tenu de la passion qui entoure les débats sur la question?
Plusieurs opinions des deux côtés ont été émises au cours des derniers mois. Mais j’aimerais m’arrêter sur une question fort pertinente posée par mon collègue Stéphane Langdeau de RDS : « Pourquoi le privé n’injecte-t-il pas d’argent? » Il y a d’abord une question d’habitude. Depuis plusieurs années, voire quelques décennies, les autorités gouvernementales, à tous les niveaux, se mettent à genoux devant les organisations sportives afin de s’assurer de les conserver ou les attirer. Il y a donc une culture qui fait pratiquement partie des mœurs quand vient le temps de discuter de l’avenir d’une concession sportive. C’est devenu la norme que l’argent public serve à financer en grandes parties ces amphithéâtres sportifs. La perte potentielle d’une concession a fait fléchir plus d’un politicien. Compte tenu du prix à payer en cas de départ d’une équipe, nos leaders ont plus souvent qu’autrement céder devant les menaces de déménagement. C’est particulièrement vrai aux États-Unis. Ce modèle de financement est devenu une condition sine qua non aux yeux des propriétaires d’équipes.
Compte tenu de ce contexte, les dirigeants de formations professionnelles ont bien avantage à se tourner d’abord et avant tout vers les pouvoirs publics, surtout que ces derniers se sont montrés pour le moins généreux au cours des années. Mais est-ce une façon de faire qui vraiment bénéficie aux propriétaires? Pas si certain! Il y a plusieurs exemples qui démontrent que lorsque qu’une équipe est en parfait contrôle de l’édifice dans laquelle elle évolue, i.e. qu’elle en est le propriétaire, elle peut agir à sa guise sans rendre de comptes à qui que ce soit et maximiser son investissement. C’est le cas du Canadien et aussi des Leafs de Toronto. Ce fut le cas des Dodgers de Los Angeles, qui ont bâti leur propre stade. Au fil des ans, j’ai assisté à plusieurs congrès de la Society for American Baseball Research (SABR), événement où on discute de statistiques bien sûr, mais aussi beaucoup d’économie (et de bien d’autres sujets, puis-je ajouter!) Il est clair selon toutes les analyses que les équipes ont intérêt à avoir le parfait contrôle de l’endroit où ils évoluent. N’étant pas économiste de formation, je vous ferai grâce des détails à cet égard mais les conclusions des spécialistes pointent tous dans la même direction.
Quant à la pertinence d’injecter de l’argent public dans de telles aventures, là aussi les économistes s’accordent : une équipe sportive n’a peu ou pas d’impact sur l’économie locale! Claude Picher dans La Presse l’a d’ailleurs souligné à nouveau cette semaine. Andrew Zimbalist, un économiste réputé et spécialisé dans le baseball, va dans le même sens. Par contre, Zimbalist est d’avis qu’une communauté peut décider collectivement de se donner les moyens de se doter d’une infrastructure qu’elle considère essentielle au bien-être collectif, ce qui correspond en tous points à la fièvre qui entoure la ville de québec.
Qu’arrivera-t-il maintenant si Ottawa dit non? Je ne crois pas que cela change d’un iota la dynamique actuelle. Pourquoi? Parce que l’éventuel propriétaire, quel qu’il soit, est déjà assuré d’une subvention de $200 millions!! Il n'aura aucun problème à combler le reste. D'ailleurs, qui cracherait sur $200 millions, sachant que les retombées lui reviendront???

samedi 27 novembre 2010

DOIT-ON GARDER MARKOV?

De façon surprenante, le Canadien se débrouille pas trop mal sans Andrei Markov. Il faut toutefois reconnaître que la brigade défensive, une des meilleures dans l’Association Est depuis deux ans, avait trouvé le moyen de s’améliorer. P.K. Subban est venu s’ajouter, comblant en bonne partie la perte de Markov. De plus, Alexandre Picard est beaucoup plus fiable que ne pouvait l’être Ryan O’Byrne. On n’a pas remplacé Marc-André Bergeron direz-vous? Bergeron était unidimensionnel. Je sais qu’on parle beaucoup de l’importance des avantages numériques mais il demeure que c’est à 5 contre 5 qu’on différencie les bonnes équipes des mauvaises. J’y reviendrai avec une autre étude de corrélation démontrant cet énoncé. Mais revenons plutôt à Markov.
Le défenseur russe vient de se blesser sérieusement à un genou une deuxième fois en moins d’un an. Son contrat vient à échéance à la fin de la saison. Est-ce trop risqué de lui offrir un contrat de plusieurs saisons? Plusieurs facteurs doivent entrer en ligne de compte, incluant l’intérêt du joueur lui-même. Sur ce dernier point, je ne suis pas très inquiet. Markov a acquis la citoyenneté canadienne et il semble être devenu confortable dans l’environnement montréalais. Qu’en est-il de son apport à l’équipe? Est-il diminué? Son âge est-il un facteur?
Selon moi, Markov demeure le meilleur joueur du Canadien. Il est le général à la ligne bleue depuis plusieurs saisons. Est-il à risque? Il le sera s’il ne prend pas la peine cette fois de prendre soin, mais vraiment soin de son genou. Est-il sur le déclin? Je serais inquiet si la force de Markov résidait dans son coup de patin (comme Brian Campbell ou Scott Niedermayer par exemple). Mais justement, Markov, s’il est très mobile, est davantage reconnu pour sa vision du jeu. Très peu de défenseurs de la Ligue nationale sont à son niveau. Markov a appris à connaître les autres joueurs du circuit et est toujours très bien positionné sur la glace. Nicklas Lidstrom est la meilleure comparaison que l’on puisse faire avec Markov. Et Lidstrom, à 40 ans, est le meilleur du circuit cette saison. Comme l’a décrit mon collègue Mathias Brunet cette semaine, les défenseurs peuvent jouer jusqu’à un âge avancé parce que l’expérience est primordial à cette position. Deux cas extrême : Chris Chelios et Tommy Jakobsen. Pour les intéressés, Jakobsen était le capitaine de l’équipe norvégienne aux derniers Jeux olympiques, un défenseur de petite taille qui aura 40 ans en décembre. Il était toujours sur la glace parce qu’il était le meilleur de son équipe, même à 40 ans!
Markov à 6 millions par année? Ce serait une aubaine!!!